dimanche 11 mai 2008

De la dignité


Booooonne fêêêêête à moooooooooi! Ainsi qu'`a tous les prix nobel de la maternité.


Z'avez vu l'article dans La Presse qui assure que nous, les mamans, sommes pourvues de cerveaux supers performants? J'ai le cortex gonflé d'orgueil depuis ce matin! héhé



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Dans un autre ordre d'idée :

J'ai réalisé (en retard, pour faire changement) que ça fait déjà plus d'un an que j'ai ce blogue. Ok, peut-être que je n'ai pas été très assidue durant la dernière année, mais quand même, je suis toujours là.

Donc, puisqu'on se connaît depuis plus d'un an et que c'est la fête des mères... je me disais qu'on pouvait maintenant créer des liens plus intimes, faire davantage connaissance.

Si les chiens font cela en se reniflant les fesses... moi j'ai pensé vous livrer ma première expérience de maternité.

Ouvrez grand vos yeux, voici mon premier accouchement ou sex, drogue et rock n'roll.

Du premier mot, il en a fallu qu'une seule fois pour me retrouver avec un polichinelle dans le tiroir.

Ensuite, ça été neuf mois de névrose intense. Je vous épargne les nausées dans le métro, les larmes devant des annonces de papier cul avec des bébés chatons, les angoisses existentielles de "et si je suis une mère à chier!?!?!?!?!" ou je me haïssais d'avoir fait un enfant plutôt que d'aller m'acheter un chien, mon incompréhension face à tant de nouveauté : "comment ça se masse un périnée?"... horrible je ne vous raconte pas!

Puis finalement, après 42 longues et interminables semaines, on a daigné m'accoucher avant que j'explose. Oui, 42 parce qu'à 40 la maternité était pleine à craquée et qu'à 41 semaine je pouvais bien en attendre une de plus parce qu'encore une fois toutes les femelles de la rive sud avaient décidées de mettre bas la même journée!

Pour ajouter à la "magie" du moment, j'étais provoquée au lieu de perdre mes os, comme m'avaient préparés tous les bons films américains. On se présente au rendez-vous et nous sommes presque surpris d'être admis cette fois-là. Ensuite, perfusion, crève la poche des eaux et passe la journée au lit à attendre l'arrivée de mon premier enfant.

Bien sûr l'inévitable se présente un peu avant 22hres. On m'annonce que je dois pousser, ce que je ferai pendant presque deux heures :

Bûcheron : "Pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-Pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-Pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-pousse!"

Folle : MMMMMMgnrhfffprrr!

Bûcheron : "Pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-Pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-Pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-pousse-pousse!"

Folle: KESSÉ TU PENSES QUE JE FOUS CÂLISSE!!!

Moment magique...

Là, c'est la partie dramatique de l'histoire qui débute. Épuisée par l'effort. Je feins ne plus sentir mes contractions. Je n'ai plus la force de pousser, je tremble, je dégueule entre chaque poussées. Le docteur me donne le choix : forceps ou césarienne. Aucune de ces options ne faisaient partie de mon scénario (j'étais vraiment naïve, je sais...).

Terrifiée à la pensée de me faire trancher le ventre, je choisis les forceps. Le docteur sort ses outils. À partir de ce moment, c'est la débandade, tout ce que je suis perd sa dignité. Ma fille naît dans le sang et le vomi. Ce que je vous écris ici, c'est ce qu'on m'a raconté, parce que moi, je n'y étais déjà plus.

J'ai le vague souvenir de voir ma fille qu'on me tend et de la repousser pour ne pas vomir dessus, et j'entends : "on la perd... on la perd! Folle reste avec nous!". Et c'est tout.

Bûcheron était à ramasser à la petite cuillère. Ma mère faisait tout pour être celle qui gardait son sang-froid, pour être forte pour nous tous, elle était effrayée.

Je me suis réveillée, beaucoup plus tard. J'avais l'impression de m'être battue. Et puis, on m'a finalement amené ma fille, grosse doudoune de 10 livres et demi! Une géante. C'était "l'ado" de la pouponnière. Toute rose et magnifique!

Ça pris presque trois mois avant que je sois en mesure de prendre soin de ma fille comme une maman devrait le faire.

Si j'ai pu y arriver, c'est grâce à ma mère. Elle nous a pris sous son aile, elle a agrandit son nid et a pris soin de nos blessures. Malgré la fatigue et l'inquiétude elle était là, à réconforter mes angoisses et écouter mes craintes, quand c'est moi qui lui avais fait le plus peur.

Merci maman, je t'aime.

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Sur une note plus gaie ...

Parce que vous le valez bien (me semble que j'ai déjà entendu ça quelque part.. héhé!), la prochaine fois, je vous raconterai mon séjour à l'hôpital lors de ce premier accouchement, ça sera à pleurer...de rire!

D'ici là, Bonne fête à toutes les mères dignes (comme toi maman!) et moins dignes (comme moi..héhé) de ce nom!

3 commentaires:

Yano a dit…

:|

Bon, c'est pas comme si tu l'aurais voulu ainsi.

Heureux qu'ils ne t'ont pas perdu.

Vivement le 2e, avec moins de détails... mottoneux disons ;)

Karla a dit…

Meme scénario mais ca a fini par une césarienne d'urgence, un enfant tout blanc et sur respirateur ainsi qu'un mari sur la crise de nerfs.

Sur une note plus gai, j'ai un enfant de 8 ans en excellente santé (crissement oui!!!) mais legerement hypocondriaque!!!

Hate de lire tes déboires sur ton séjour!

Anonyme a dit…

C'est vraiment une belle tranche de vie de bédaine !! (maintenant qu'on sait que ca se termine bien...)