mercredi 12 septembre 2007

Les oreilles en chou-fleur

Je me je rends compte que mes derniers billets traitaient tous de son, musique et braillage.

Concernant ce dernier élément, j'ai été servie à souhait aujourd'hui!

J'ai été faire peur (lire : leur montrer ma bouille) à mes futurs élèves de maternelle. Ish.

En fait, c'est pas vrai, quoiqu'un peu mais pas juste ish... c'est le début d'année, début de leur scolarité et la majorité semble prête. Il faut prendre de grandes respirations en attendant que la routine s'intègre et qu'ils mûrissent un ti peu.

Le seul ish me revient en fait. Parce que je me demande bien comment je vais faire avec mon beau Ted. Ted est un petit nounours grognon, allergique au changement, rigide, insécure, colérique et plus têtu qu'une mule croisée avec un éléphant (GROS GROS entêté...c'est dire...!) et naturellement, il est craquant.

oh... j'allais oublier, il est également pourvu d'une paire de poumons super puissante et de cordes vocales à l'épreuve de tout! (et malgré ça, il demeure craquant!). Je le sais, car j'ai passé la matinée en sa compagnie.

Même tout mignon, ce petit grognours au tempérament de pitbull demande une attention spéciale. Car vous aurez compris que Ted est particulier, il n'est pas uniquement un enfant bourru. Malheureusement, nous n'en sommes qu'au début de l'évaluation dans son cas. C'est donc à tâtons que nous tentons de poser les gestes, les bons, qui nous permettrons d'entrer un peu dans son univers. Jusqu'à maintenant, les approches sont ardues, Ted ne se laisse pas apprivoiser facilement.

Depuis la rentrée, il pleure beaucoup et fort, pour un oui ou un non, à chaque nouvelle situation, il se cabre, refuse de participer, se crispe et explose. Incapable de communiquer autrement sa frustration, les mots ne semblent pas être à la hauteur des émotions qui l'habitent.

Puis, il y a les autres.

Petits, enjoués, patients et tellement compréhensifs!!! Leurs jolis minois crispés endurent sans se plaindre le tempérament tapageur de Ted qui se déchaîne à la première difficulté rencontrée. Ils n'ont même pas posé de question. Ils se sont seulement contentés de dire "C'est difficile pour Ted, la maternelle".

Et pour eux?
(parce que moi j'ai trouvé ça difficile pour les tympans...et je n'étais là qu'une journée... imaginez une semaine...).

Bon... alors premier brico de l'année : papier chiffonné transformé en bouchons d'oreilles! héhéhé...

Pour mon beau Ted, ben le temps fait souvent des merveilles et nous apportera sans doute des réponses...
(ça, plus une formation T.E.D. (Troubles envahissants du développement, ça devrait être un bon début!)

6 commentaires:

Une femme libre a dit…

Je trouve ça tellement merveilleux que vous le décriviez d'abord et avant tout comme "craquant"! C'est tellement l'inquiétude numéro un des parents d'enfants différents que leur enfant ne soit pas aimé. Rassurant que tous les profs ne voient pas ces enfants différents uniquement comme un poids supplémentaire (bien qu'ils puissent AUSSI en être un, évidemment!).

Madame C. a dit…

une femme libre : bienvenue et merci pour ces bons mots...

considérer un enfant comme un poids, c'est se buter à sa différence. On sort toujours gagnant quand on recule nos frontières, c'est pas parce que je suis prof que j'ai fini d'apprendre! :-)

cath a dit…

Coucou de la Belgique

Mme Prof a dit…

Je ne le connais pas... mais à essayer, tu n'as rien à perdre. Une prof m'a parlé de son coin défoulement. Une carotte toutou géante. Les élèves ne se sentaient pas bien : ils pouvaient se coucher sur la carotte, la frapper (oui! oui!), s'y coller, lui parler.... C'est un coin retrait intéressant. Trouve quelque chose de moins encombrant (nos classes sont tjrs trop petites) et d'adapté et offre-le à la classe. Ted y prendra peut-être assez plaisir pour s'en servir au lieu de crier... Sinon, j'avoue que ça sent le TED! Bonne chance!

Anonyme a dit…

À la garderie de mon fils, j'ai croisé à quelques reprises des enfants dans le couloir! Et d'après ce que j'ai entendu, ils semblaient moins turbulants que le petit TED. Bravo pour ta patience et l'espoir que sont insécurité se dissipe.

Tchikapoo

Anonyme a dit…

:o) Si ça peut te consoler, dis-toi qu'à cinquante ans, ton Petit Gars enfermé en lui-même qui a de la misère, sera encore enfermé en lui même et aura de la misère mais il ne criera plus.

Prions pour que la société ne le fasse pas trop baver... parce qu'il ne sera probablement jamais bien armé pour se défendre.

Un qui est passé par là.